J'aurais mieux fait d'utiliser une hache est né de notre désir d’interroger la fascination collective autour des crimes et des récits que l’on s’en fait. Faits divers, tueurs en série, meurtres sanglants... Ces histoires réelles tissent une mythologie commune et obsèdent autant qu’elles glacent. Ces histoires deviennent elles-mêmes supports de fictions qui alimentent notre imaginaire, nos peurs, nos fantasmes. Qu’est-ce qui nous fascine autant dans ces récits et la violence de ces images, faits, actes ? Comment se fait-il que nous nous rendions dans des salles obscures pour regarder des films d’horreurs, gores au point qu’ils en deviennent des franchises cinématographiques ? Qu’est-ce que toute cette production médiatique et culturelle raconte de notre société ? Et de quelle manière fait- elle perdurer un imaginaire commun ?
J'aurais mieux fait d'utiliser une hache s’apparente à ce que nous pourrions appeler un théâtre de genre qui s’inscrit, en outre, dans une recherche formelle et esthétique : Comment représenter le meurtre au théâtre ? Avec quels moyens ? A partir d’un référentiel cinématographique et de dizaines de litres de faux sang, nous mettons en place un jeu de massacre et nous nous y soumettons jusqu’à son épuisement. Nous nous amusons à flirter avec le gore. Nous jouons avec les attentes spectatorielles en questionnant la position voyeuriste du public et en interrogeant la fonction du rire face à la violence : ce qui le provoque et ce qui l’arrête. Toujours avec le décalage et l’absurdité propre à l’esthétique du collectif.